Comment favoriser l’engagement étudiant grâce à l’apprentissage par projets et au service learning ?
Évidences #36
Bonjour à tous et à toutes,
Une fois coutume, je démarre cette édition par un appel à l’action : j’ai besoin de vous !
Enfin, pour être plus précis, Nicolas Roland et moi-même avons besoin de vous. Vous le savez maintenant, nous avons lancé il y a quelques semaines le LXD Lab, au sein duquel nous menons un projet de recherche consacré à la définition scientifique du “Learning Experience Design”.
Après avoir bien avancé dans la revue de littérature, nous arrivons maintenant à la phase de récolte des données. Et c’est là que VOUS intervenez 🫵
Vous êtes formateur·rice, enseignant·e ou ingénieur·e pédagogique et vous intégrez des méthodes issues du design pour créer des expériences d'apprentissage centrées sur l'humain ? Nous aimerions solliciter votre aide. Comment ? Au travers d’une heure d’entretien à distance, à un créneau défini en fonction de votre agenda. Nous discuterons de votre définition du “Learning Experience Design”, de vos pratiques de conception pédagogique et de l’efficacité que vous percevez de cette approche.
Pour participer, il vous suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous et de soumettre le formulaire. Merci d’avance pour votre aide 🙏
Toujours dans le registre du LXD Lab, le troisième épisode de notre podcast Journal Club vient de sortir. Sujet du jour : Le Learning Experience Design a-t-il tout volé au monde du design ?
Sous cette question un brin provocatrice s’en cache une autre plus fondamentale : le “Learning Experience Design”(LXD) constitue-t-il une approche à part entière en ingénierie pédagogique ? Ou, au contraire, emprunte-t-il les techniques et outils de l’UX Design par simple juxtaposition ? Nicolas et moi tentons de répondre à ces questions. Nous partageons nos définitions du LXD, ses origines et comment nous avons connu cette approche.
Alors, simple effet de mode ou réelle innovation en matière de conception pédagogique ? Pour vous faire votre propre idée, nous vous invitons à écouter l’épisode et à nous partager vos propres réflexions.
Et, si ce n’est déjà fait, n’hésitez pas à vous abonner au podcast et à le partager autour de vous !
Sur ce, je vous laisse et vous souhaite d’excellentes découvertes 😊
David.
En tant qu'acteurs et actrices de l'éducation et de la formation, nous partageons un défi commun dans l'enseignement secondaire et supérieur : favoriser l'engagement des personnes apprenantes pour développer leurs compétences.
Pour tenter de répondre à ce défi – et même si elles ne constituent pas de solution exhaustive –, deux approches pédagogiques font l'objet d'une attention scientifique depuis plusieurs années :
l'approche par projet (APP), qui vise à impliquer activement le public apprenant dans la réalisation collaborative de projets concrets et pertinents ;
le service learning, qui associe l'apprentissage à des actions solidaires, permettant aux personnes apprenantes d'acquérir des compétences en répondant aux besoins réels de leur communauté.
Dans une étude récente, Chris Chimwayange – chercheur en pédagogie à l'Université d'Australie-Méridionale – présente les résultats d'une recherche qualitative menée auprès d'élèves néo-zélandais en difficulté scolaire. Son objectif : combiner ces deux approches en impliquant les élèves dans des projets communautaires concrets. Deux évolutions positives majeures ont émergé :
Au niveau du développement des compétences. La combinaison des approches a suscité un engagement croissant des élèves, leur permettant de développer des compétences techniques et pratiques, ainsi que des capacités essentielles comme le travail d'équipe, la créativité, la résolution de problèmes et le sens des responsabilités.
Au niveau de la motivation. En sortant du cadre scolaire traditionnel, les élèves sont devenus acteurs et actrices d'une démarche constructive et valorisante, favorisant le renforcement de leur motivation intrinsèque, de leur estime de soi et de leur sentiment d'appartenance.
Pourquoi cette combinaison est-elle si efficace ? D’une part, elle ancre l'apprentissage dans une réalité tangible et utile ; d’autre part, elle développe des compétences transversales essentielles (collaboration, créativité, communication, pensée critique). Enfin, elle transforme la perception que les élèves se font de leurs erreurs en opportunités d'apprentissage, renforçant ainsi leur résilience et leur sentiment d'efficacité personnelle.
Pour optimiser l'impact éducatif à travers ce type de projets, quatre conditions semblent essentielles :
Cibler des projets concrets et pertinents. Sélectionner, avec les personnes apprenantes, des projets répondant aux besoins réels de la communauté locale.
Encourager une certaine autonomie décisionnelle. Confier aux personnes apprenantes un rôle actif dans la planification et la réalisation du projet, développant ainsi leur capacité d'initiative et d'apprentissage autonome.
Valoriser la réflexivité et l'apprentissage continu. Encourager les personnes apprenantes à documenter leur démarche et à réfléchir régulièrement sur leurs expériences.
Créer un climat positif face à l'erreur. Instaurer un environnement de sécurité psychologique où les erreurs sont vues comme des opportunités d'apprentissage plutôt que des échecs.
Cette étude nous invite à repenser nos manières de concevoir l’enseignement, particulièrement pour les publics en difficulté. Le modèle de Chimwayange offre ainsi un cadre pertinent pour stimuler l'engagement tout en développant des compétences professionnelles et citoyennes. Cette approche pourrait permettre aux personnes apprenantes en décrochage de gagner en motivation, tout en les préparant efficacement aux réalités professionnelles complexes du monde actuel.
N.B. Cette approche semble fonctionner particulièrement avec des groupes restreints (8 à 15 personnes), permettant un encadrement davantage personnalisé. N’espérez donc pas vous lancer tête baissée avec de grands groupes de 500 étudiant·es !
Référence bibliographique :
Chimwayange, C. (2024). Promoting student engagement using project based learning as service-based skills development. International Journal of Technology and Design Education. DOI: 10.1007/s10798-024-09947-w
You cannot escape the responsibility of tomorrow by evading it today.
– Abraham Lincoln
🎬 Vidéo • Faut-il boycotter la tech américaine ?
Qui a dit qu’une chaine YouTube orientée “tech” ne pouvait pas aussi proposer des contenus pertinents et réflexifs ? Dans cette vidéo, Jérôme Keinborg de la chaine Nowtech partage un point de vue critique et nuancé sur notre dépendance aux technologies américaines, en regard de la situation géopolitique actuelle. Si dans certains cas il semble possible – voire souhaitable – de diminuer notre dépendance, il reste des cas de figure où trancher la question simplement par “oui” ou par “non” n’est pas si facile que ça.
🛠️ Outil • Semantic Scholar
Pour permettre l’accès du grand public à la recherche scientifique, il existe Google Scholar, que bon nombre d’entre vous connaissent probablement déjà. Semantic Scholar poursuit le même objectif, mais en ajoutant une touche d’IA dans le processus. Là où Google Scholar propose encore aujourd’hui une recherche basée sur les mot-clés, Semantic Scholar adopte une technologie basée sur la recherche sémantique. De mon côté, il rejoint ma boite à outils sans encore remplacer Google Scholar, mais en permettant de croiser les résultats de recherches pour apporter un point de vue complémentaire.
🧑💻 Site web • Tool Finder
Vous aussi vous avez la tête qui tourne face à la multiplication des outils numériques qui peuplent le paysage technologique ? ToolFinder est une plateforme qui pourrait bien vous aider à gagner du temps et à y voir plus clair. Grâce à son interface claire et intuitive, le site permet de découvrir rapidement des solutions classées par catégories (gestion de projets, marketing digital, création graphique, etc.). Chaque outil est accompagné d'une description concise, facilitant ainsi un choix éclairé en fonction de vos besoins spécifiques.
🥗 Apple Cider Vinegar • Une excellente série qui aborde les conséquences désastreuses des remèdes miracles anticancer ainsi que la propagation de bullshit sur les plateformes sociales. Aussitôt commencée, aussitôt bingée !
🔪 Adolescence • Une mini-série coup de poing qui aborde entre autres les travers d’une masculinité toxique chez les plus jeunes. Un montage rythmé, des actrices et acteurs convaincants. Mon seul regret ? La série ne compte que quatre épisodes.
⚔️ Atlas du Sorceleur • J’avais déjà recommandé il y a deux semaines l’Atlas de la Terre du Milieu. On prend (presque) les mêmes et on recommence, mais dans l’univers créé par Andrzej Sapkowski. Une vraie pépite !