Le paradoxe du bonheur : pourquoi ne réalisons-nous pas ce qui nous rend heureux ?
Évidences #24
Bonjour à tous et à toutes,
J’ai péché, chef ! Car oui j’ai délibérément, et en toute impunité, procrastiné pour publier cette édition qui aurait dû paraitre il y a deux semaines. La raison ? Une semaine de congé bien méritée et une envie non dissimulée de laisser mon ordinateur éteint (alors que je l’avais quand même pris avec moi dans mon sac-à-dos, au cas où). Bref, j’adore écrire mais là je ressentais le besoin de vraiment déconnecter totalement pour profiter du moment présent.
De retour depuis une semaine, j’ai eu l’agréable surprise de constater un taux d’inscription impressionnant au Learning Design Club, le club de lecture dédié aux acteurs et aux actrices de l’enseignement et de la formation. Lancé il y a à peine trois semaines en collaboration avec Nicolas Roland, le club compte – à l’heure où j’écris ces lignes – 541 inscriptions. C’est dix fois plus que ce que nous avions estimé ! Autant vous dire que Nicolas et moi ne ressentons aucune pression face à tout cela 😅
SI vous aviez loupé l’information, je vous invite donc vivement à nous rejoindre. Nous avons bouclé le programme des lectures et des sessions pour cette première saison 2023-2024. La première rencontre se déroulera le lundi 2 octobre prochain à 20:00 (heure de Bruxelles / Paris) et portera sur l’ouvrage “Design pédagogique”. Et nous aurons le plaisir de recevoir les auteurs du livre en direct avec nous lors de la session. S’il vous fallait une bonne raison supplémentaire de vous inscrire, vous voilà servis.
D’ici à la prochaine édition, je vous souhaite une excellente rentrée scolaire ou académique, et une excellente lecture.
À bientôt,
David.
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Nous aspirons tous et toutes au bonheur. Cependant nous faisons face à un paradoxe : nous savons ce qui nous rendra heureux, mais nous ne semblons pas savoir comment surmonter les obstacles pour y parvenir.
Imaginez que vous ayez le choix entre deux types d'activités :
des activités de type "flow", qui permettent de stimuler votre esprit et de vous proposer un certain niveau de défi. On peut penser, par exemple, à la pratique d’une activité sportive, artistique, intellectuelle ou relationnelle (écriture, musique, peinture, jardinage, bénévolat, etc.) ;
des activités passives, qui nécessitent peu d'énergie mentale et physique (par ex. regarder la télévision, naviguer sur les réseaux sociaux, etc.).
À votre avis, lequel de ces deux types d’activités aurait tendance à contribuer de manière significative à votre niveau de bonheur ? Vous avez répondu le premier ? Et vous auriez tout à fait raison, sauf que… même si vous avez conscience des bienfaits de celles-ci, ce n’est probablement pas celles que vous choisiriez en premier lieu.
En effet, même si la plupart d’entre nous connaissons les bénéfices des activités de type “flow”, nous nous retrouvons malgré tout à opter pour des activités passives. Pourquoi cela ? D’après deux études récentes, il semblerait qu’une piste de réponse réside dans notre perception de ces deux types activités.
En effet, nous faisons face à une sort de dilemme :
D’un côté, même si nous savons que les activités passives ne vont pas nous rendre heureux sur le long terme, elles sont souvent perçues comme plus agréables, moins intimidantes et nécessitant moins d'efforts pour se lancer.
De l’autre, les activités de type "flow" peuvent sembler plus exigeantes car elles nécessitent un coût d’activation plus élevé. Elles requièrent plus d’engagement et plus d’énergie pour démarrer. Mais nous savons qu’elles sont davantage susceptibles de favoriser un épanouissement durable.
Le problème vient en partie du fait que nous sommes conditionnés à croire que le bonheur devrait être facile et immédiat. Du coup, cette croyance nous pousse vers des activités passives, étant donné la satisfaction rapide qu’elles apportent.
Cependant, l’atteinte d’un épanouissement durable nécessite souvent un certain niveau d’investissement initial en termes d’énergie et d'effort. Ainsi, les activités de type "flow" peuvent sembler intimidantes au début. Mais une fois démarrées, elles nous engagent et nous apportent une satisfaction profonde. Elles créent un état d'immersion totale où le temps semble s'écouler sans qu’on ne s’en rende compte. C'est un peu comme gravir une montagne : l'ascension peut sembler difficile au début, mais une fois le sommet atteint, on se dit que la vue panoramique en valait largement la peine.
Alors, comment pouvons-nous résoudre ce paradoxe du bonheur ? Comment surmonter ces obstacles perçus et nous investir pleinement dans des activités de type "flow" ? Voici quelques pistes d’action et de réflexion :
Prenez conscience de ce paradoxe. Votre niveau de bonheur sur le long terme nécessite parfois un haut niveau d’investissement initial, que ce soit en termes d’efforts et d’énergie. Rappelez-vous que les activités de type "flow" sont davantage susceptibles de contribuer à votre satisfaction profonde et durable.
Clarifiez vos objectifs. Définissez des objectifs clairs par rapport à ce que vous souhaitez réaliser. Cela peut vous aider à maintenir votre engagement et à surmonter les moments difficiles. Intégrez ces objectifs de manière proactive dans votre emploi du temps pour mieux anticiper leur réalisation.
Un pas à la fois, dans la joie. Inutile de vous mettre une pression excessive dès le départ. Commencez par décomposer vos objectifs en petites étapes. Célébrez les petites victoires l’une après l’autre pour vous féliciter de les avoir accomplies. Essayez autant que possible d’inclure une dimension “fun”. Et surtout pas de coups de fouet : l’idée consiste ici à développer un nouveau comportement et à l’ancrer sur le long terme.
En fin de compte, le paradoxe du bonheur nous rappelle que la satisfaction à long terme demande parfois des efforts initiaux : l'épanouissement réside dans notre capacité à relever des défis et à cultiver notre engagement dans des activités qui nous stimulent.
Ceci étant dit, je ne pense pas non plus qu’il faille diaboliser les activités passives : en fonction du contexte et de la situation, elles peuvent aussi s’avérer nécessaires et bienfaisantes. En toute modération, bien entendu. Que celle ou celui qui n’a jamais réalisé un marathon du “Seigneur des Anneaux” en version longue me jette la première pierre !
Référence bibliographique :
Schiffer, L.P., & Roberts, T.A. (2018). The paradox of happiness: Why are we not doing what we know makes us happy? The Journal of Positive Psychology, 13(3), 252–259. DOI: 10.1080/17439760.2017.1279209
The secret is there is no secret. No hacks. No shortcuts. No silver bullets. Life is complex and full of nuance. The road to excellence is long and windy. Focus on fundamentals not fads. Strive for progress not perfection. Surround yourself with good people along the way.
– Brad Stulberg, tweet publié le 22/06/2023.
🎬 Vidéo • L’écriture inclusive a-t-elle un intérêt ? Quelles preuves ?
Dans cette vidéo de la chaine “Scilabus”, Viviane Lalande aborde le sujet de l'écriture inclusive en langue française et la manière dont elle tente de résoudre le problème des règles grammaticales incohérentes avec le fonctionnement de notre cerveau. Elle présente diverses études pour montrer comment le biais masculin dans la langue influence notre perception et crée des inégalités de genre. La vidéo explore également différentes techniques d'écriture inclusive et leur efficacité d’un point de vue scientifique. Une excellente entrée en matière pour vous initier à ce format d’écriture que l’on commence à retrouver un peu partout, et c’est une bonne chose (de mon point de vue, en tout cas !).
🎧 Podcast • How to get unstuck
Tout le monde se retrouve coincé à un moment donné : que ce soit en terme de créativité, dans son job ou dans une relation qui ne fonctionne pas, etc. Dans cet épisode du podcast “Speaking of Psychology”, Adam Alter, psychologue à l'Université de New York et auteur de "Anatomy of a Breakthrough", explore pourquoi cette expérience est si commune. Il aborde également les mesures à prendre pour éviter de rester bloqué, comment savoir quand il est temps d'abandonner plutôt que de persévérer, ainsi que les étapes pratiques à suivre pour surmonter les obstacles mentaux ou émotionnels qui nous maintiennent dans l’impasse.
🧑💻 Outil • Goodnotes
J’ai pendant longtemps été adepte de la prise de notes manuscrite sur carnet (de type Leuchtturm ou Moleskine). Mais il y a trois ans, j’ai acquis un iPad Pro 11” et son fidèle Pencil 2. J’ai depuis délaissé mes carnets et mes feutres pour la tablette et son stylet. Et hormis l’application Notes d’Apple, j’utilise une seule autre application de prise de notes : Goodnotes. Facile à prendre en main, agréable à manipuler, elle permet une utilisation en mode “sketchnotes” ou en prise de notes plus traditionnelle. Les options de personnalisation des marqueurs et surligneurs sont au rendez-vous. Je m’en sers systématiquement pour la lecture et l’annotation de rapports ou d’articles scientifiques, et elle m’accompagne également dans mes lectures de non-fiction. En ce qui me concerne, je suis conquis. Et pour en avoir testé d’autres (notamment Concepts et Notability), je vous la conseille sans aucune hésitation.
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🧑🚀 The sounds of space • Si vous vous êtes toujours demandé à quoi ressemblait le son d’un trou noir ou du vent solaire à la surface de Mercure, voici quelques échantillons à écouter. Un peu flippant, mais impressionnant.
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Un grand merci pour l’information / lien vers la vidéo sur l’écriture inclusive. Elle va grandement m’aider à structurer et à argumenter la réflexion sur le sujet.