Bonjour à tous et à toutes,
La fin de l’année approche à grand pas. De fait, on commence à voir fleurir sur les réseaux sociaux les fameux bilans annuels et perspectives pour le nouvel an à venir. Il y a encore quelques années, je faisais partie des adeptes de cette pratique. Toutefois depuis 2020, je me rends compte que ça ne me correspond plus. Pourquoi ? Parce que les circonstances sociétales et personnelles font que, quoique je puisse projeter, la vie finit par me rattraper et bousculer mes plans. Cette année donc, encore une fois, je ne souhaite pas faire de plans sur la comète. Je garde en ligne de mire mes souhaits et mes envies (notamment continuer à publier cette newsletter ainsi qu’un article de blog une semaine sur deux), mais en ayant conscience que tout peut basculer du jour au lendemain, pour le meilleur ou pour le pire. Notez bien qu’il s’agit de mon propre point de vue : si cette pratique vous aide et vous inspire, évidemment continuez. Comme toujours, l’important consiste à faire ce qui vous fait du bien, ce qui vous porte et ce qui fonctionne pour vous.
Ceci dit, malgré les déboires de ces deux dernières années en particulier, cette année 2022 se termine avec une excellente nouvelle : le tribunal de la famille nous a accordé, à mon épouse et moi-même, l’agrément pour poursuivre notre projet d’adoption. Après plusieurs mois d’attente et d’incertitude, quel soulagement ! Nous voici donc au moins à mi-parcours (voire même aux deux tiers) et enthousiastes à l’idée de pouvoir poursuivre l’aventure. Malgré sa longueur et ses embûches, nous gardons espoir et continuons à avancer dans la bonne direction.
Avant de vous laisser profiter du contenu de cette newsletter, un mot concernant le cahier “Enseigner à distance” dont je vous parlais dans la précédente édition. Tout d’abord merci à chacun et à chacune d’entre vous pour l’accueil réservé à cet ouvrage. Que ce soit par courriel ou sur les réseaux sociaux, vos encouragements et marques d’intérêt m’ont profondément touché. Malheureusement j’ai fait preuve de trop d’optimisme concernant la sortie de la version numérique : celle-ci ne sera disponible qu’en début d’année 2023. Le rush de fin d’année et la correction de la première épreuve nous a, en effet, contraints à revoir le calendrier de sortie de manière plus réaliste. Promis, je vous tiens au courant dès sa sortie.
Par avance, je vous souhaite de passer un très joyeux Noël 🎄
À bientôt.
David.
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Vous pouvez répéter la question ? Utiliser la pratique de récupération pour améliorer les apprentissages
Que l’on se trouve en situation d’enseignement ou d’apprentissage – et que ce soit en contexte de formation initiale ou continue –, une question fondamentale se pose à nous : comment arriver à faire rentrer la matière pour que nous puissions nous en souvenir de manière durable dans le temps. Question légitime, et pas nécessairement mauvaise… mais peut-être existe-t-il une meilleure question à se poser : pour pouvoir mieux “faire rentrer” la matière, ne serait-il pas plus opportun de tenter de la “faire sortir” ?
C’est l’objet d’une des stratégies d’apprentissage les plus efficaces à ce jour : il s’agit de la pratique de récupération. Cette pratique semble montrer des effets bénéfiques (au moins) sur :
l’amélioration de la rétention et le transfert,
le développement de compétences métacognitives,
l’accès aux informations en situation de stress.
En quoi consiste-t-elle ? C’est le sujet du dernier article publié sur mon blog.
Bien souvent, la vie nous offre des opportunités d’interagir avec d’autres personnes (des membres de notre famille, du voisinage, des collègues de travail, etc.). Ces interactions ne nécessitent généralement pas beaucoup d’efforts ou d’initiatives : elles arrivent de manière assez naturelle et spontanée, au moins plusieurs fois par semaine. Elles relèvent d’une importance capitale pour notre bien-être psychologique.
Mais qu’en est-il des personnes avec qui nous interagissons moins fréquemment, voire plus du tout ? Par exemple, des amies ou des amis perdus de vue suite à un déménagement ? Ou avec qui nous partagions un loisir durant nos études ? Au-delà des circonstances de la vie et des contraintes pratiques, nous éprouvons parfois des difficultés à reprendre contact avec certains individus. En particulier, nous avons tendance à :
Mésinterpréter le ratio coûts-bénéfices. Nous percevons – à tort – le coût de reprendre contact comme plus élevé que les bénéfices qui pourraient en découler.
Manquer de perspective. Par égocentrisme, nous commettons des erreurs de jugement concernant ce que les autres pourraient penser de nous.
Surestimer l’impact de nos pensées et de nos actions. Nous nous concentrons tellement sur nous-mêmes que nous sous-estimons l’effet bénéfique que pourraient ressentir d’autres personnes en notre compagnie.
Les résultats d’une série d’études indiquent ainsi que les initiateurs d’une reprise de contact sous-estiment l’appréciation des répondants vis-à-vis de leur initiative. Cet effet semble persister quel que soit le format de cette reprise de contact (un message court, un petit cadeau) et quel que soit la nature de la relation de départ (lien fort ou faible).
L’équipe de recherche observe toutefois que le degré d’appréciation de la reprise de contact semble varier en fonction d’un facteur : le sentiment de surprise. Plus le lien entre initiateur et répondant est faible, plus ce dernier aura tendance à ressentir de la surprise suite à la reprise de contact. Ceci s’explique par le fait que les contacts entre liens faibles créent plus de surprise que les contacts entre liens forts (étant donné que, dans ce dernier cas, les partenaires ont plus d’occasions de se rencontrer fréquemment).
Bien sûr, ce n’est pas facile de reprendre contact avec des personnes que nous avons perdu de vue. Plus la période de déconnexion est longue, plus la tâche nous semble ardue. Pourquoi cela ? Parce que nous ignorons comment notre geste sera perçu : lorsqu’on prend l’initiative de reprendre contact avec d’anciennes connaissances, on prend le risque de se faire rejeter ou que l’envie ne soit pas réciproque.
Cependant les résultats de cette série d’études semblent montrer que ces risques sont faibles et peu probables. Si nous initions une reprise de contact avec une ancienne connaissance, celle-ci sera probablement surprise et fera preuve d’appréciation à notre égard. Si l’importance de cultiver des liens forts semble important et nécessaire pour notre bien-être psychologique, il semble tout aussi bénéfique de réactiver ses liens faibles à l’occasion.
🧑💻 Readwise • Si vous êtes comme moi un ou une boulimique d’informations, vous emmagasinez probablement chaque jour plusieurs publications (articles de blog, livres électroniques, etc.). Mais comment faire pour se souvenir de ce qu’on a lu ? Readwise permet de répondre partiellement à ce problème. Il s’agit d’une application permettant de rassembler des passages surlignés sur le web, puis de recevoir chaque jour un courriel reprenant des extraits et citations précédemment surlignées par vos soins. Ce qui permet de réactiver certaines informations jugées utiles à un moment T… mais laissées de côté et qui ont fini par se retrouver dans les limbes. Personnellement j’utilise Readwise au quotidien (et je m’en sers d’ailleurs pour alimenter la “citation du jour” de cette newsletter). Si je trouve l’interface un peu vieillissante, je suis fan du principe de réactivation par courriel. De plus, l’application propose un grand catalogue d’intégrations avec d’autres applications (notamment Notion dont je vous parlais il y a deux semaines, mais aussi Instapaper, Pocket, Kindle, etc.). Avant de souscrire à l’une des deux formules d’abonnement, vous avez la possibilité de tester Readwise gratuitement pendant 30 jours.
P.S. Depuis plusieurs mois, Readwise développe une application complémentaire (Readwise Reader) permettant de centraliser la lecture de plusieurs formats (articles de blog, newsletters, flux RSS, fichiers PDF, vidéos YouTube, etc.). Une sorte de Pocket ou Instapaper, mais gonflé aux stéroïdes. Je viens de recevoir mon invitation pour la bêta et je partagerai avec vous mes impressions – d’ores et déjà positives – lorsque l’application sera rendue publique.
🎧 La formation sans… collaboration • Les travaux de groupes pendant vos études, ça vous rappelle de bons ou de mauvais souvenirs ? Si vous êtes comme les trois compères de ce podcast, ce ne sont pas forcément les activités d’apprentissage qui vous auront laissé un souvenir impérissable. Bizarrement j’en garde, à titre personnel, des souvenirs plutôt bons… mais soit ! Toujours est-il que la collaboration, comme bon nombre d’autres compétences transversales, ont le vent en poupe. Et particulièrement dans le secteur de l’éducation et de la formation. Pendant un peu plus d’une heure, Jérôme, Lionel et Nicolas partagent leur vécu, leurs expériences et aussi des résultats de recherches scientifiques sur le sujet, le tout dans une ambiance sympathique et décontractée. D’ailleurs restez jusqu’à la fin pour bénéficier de la vanne ultime de Lionel… personnellement j’étais plié de rire dans la rue, je crois que les passants ont apprécié le spectacle !
🗓 Le petit calendrier des neuromythes • Audric Mazzietti – enseignant-chercheur à la ESDES Business School de Lyon – propose une mise à jour de son calendrier de l’Avent des neuromythes. Chaque jour, testez vos connaissances, partez à la découverte des neuromythes les plus célèbres et découvrez les vérités scientifiques qui se cachent derrière (références bibliographiques à l’appui). Une manière fun et interactive de (re)mettre à jour ce qu’on croit savoir du fonctionnement du cerveau. Alors, en cette fin d’année, et si on partait à la chasse du neurobullshit ?…
Self-efficacy and an internal locus of control often go hand-in-hand, but too far in either direction can be problematic; those who blame themselves for everything are not likely to be healthy and happy in their lives, while those who don’t blame themselves for anything are likely not completely in touch with reality and may have trouble relating to and connecting with others.
– extrait de l’article What Is Self-Efficacy Theory? de Courtney E. Ackerman
📚 La forêt sombre • Deuxième tome de la trilogie “Le problème à trois corps” de Liu Cixin, il s’agit probablement d’une des lectures les plus étranges – mais néanmoins prenante – de cette fin d’année. Comme si Philip K. Dick avait flirté avec Haruki Murakami (ou l’inverse). Une grande épopée spatiale qui nous ramène à notre condition humaine, dans toute sa splendeur et sa décadence.
🎵 Interstellar Organ Suite • Si vous aimez la bande originale du film “Interstellar” composée par Hans Zimmer, cette vidéo est faite pour vous. Coupez tout, branchez votre meilleur casque… et surtout, n’oubliez pas d’activer un bloqueur publicitaire sur votre navigateur. Sinon, croyez-moi sur parole, ça casse l’ambiance !
🎬 Beautiful Boy • Inspiré de faits réels, ce film retrace l’histoire d’un jeune adulte basculant peu à peu dans la drogue. On y suit ses hauts et ses bas, notamment dans la relation avec son père. Un des meilleurs jeux d’acteurs auquel j’ai assisté depuis des mois. Sans verser dans le pathos, ce film m’a beaucoup touché.