Transformer votre expérience au travail en adoptant un double état d’esprit de développement
Évidences #20
Bonjour à tous et à toutes,
L’année académique s’achève bientôt, et avec celle-ci l’espoir d’un agenda un peu plus aéré. Ces deux dernières semaines, comme les précédentes, furent bien chargées mais néanmoins passionnantes. Entre une journée d’équipe pour repenser la communication des formations du Louvain Learning Lab et la visite de collègues de l’Université d’Oslo, les réflexions et collaborations mutuelles ont bien agité mes connexions neuronales.
Au cours des 15 derniers jours, j’ai également eu l’occasion de faire plus ample connaissance avec les trois nouvelles équipes pédagogiques que j’accompagnerai dans leurs projets de digitalisation et d’hybridation durant les prochains mois. Dans le lot, on compte un projet de MOOC en génie brassicole (comprenez par là comment on fabrique de la bière), la conception d’un hôpital virtuel pour un enseignement de formation continue en médecine, et un cours de psychologie sociale à destination d’adultes en reprise d’études en sciences de l’éducation. La prochaine année académique s’annonce donc riche, diversifiée et stimulante !
J’espère que vous aurez l’occasion de vous ressourcer et de recharger vos batteries pour enchainer avec la deuxième partie de 2023. Pour ma part, je veille au grain et reste sur le pont, à l’exception de l’avant-dernière semaine du mois d’août où j’aurai le plaisir de refaire mes bagages pour Rouen. Sauf cas de force majeure, je compte donc maintenir le rythme de cette newsletter durant l’été, ainsi que son format.
Je vous souhaite d’excellentes découvertes et, par avance, d’excellentes vacances à celles et ceux d’entre-vous qui auront la chance de pouvoir s’évader.
À bientôt,
David.
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Avez-vous déjà entendu parler du concept d’états d’esprit ? Cette idée selon laquelle nous pouvons développer nos compétences et nos talents au fil du temps a fait l’objet de nombreuses études (notamment les travaux de Carol Dweck).
Les états d’esprit varient sur un continuum allant de l’état d’esprit fixe à l’état d’esprit de développement. De manière simplifiée, les personnes qui ont un état d’esprit fixe croient que les individus sont largement immuables. Tandis que celles qui ont un état d’esprit de développement croient que les individus peuvent changer leurs capacités et leurs traits. Dans l'ensemble, les recherches suggèrent que lorsque les individus adoptent un état d’esprit de développement, ils sont davantage enclins à exercer leurs capacités de changement.
Et si, dans notre quête du bonheur et de la satisfaction au travail, l’une des clés résidait dans notre capacité à changer et à nous adapter plutôt que de considérer nos caractéristiques et compétences comme immuables ? Ne serait-il pas possible d’adopter aussi un état d’esprit de développement envers nos tâches et activités professionnelles ? C’est ce que laisse entendre un champ de recherche récent autour du “double état d’esprit de développement”, c'est-à-dire le fait de considérer à la fois notre propre évolution et celle de notre travail.
Avant d’aller plus loin, notons l’importance de comprendre ce que signifie réellement le fait d’adopter un état d’esprit de développement : celui-ci se base sur l'idée que nos capacités et nos compétences ne sont pas figées, mais peuvent être développées par l'effort, l'apprentissage et la persévérance. Cela nous encourage à voir les défis comme des opportunités d'apprentissage, à considérer les erreurs comme des occasions de progresser et à croire en notre potentiel d'amélioration constant.
Le double état d’esprit de développement va au-delà de la simple croyance en notre propre évolution : il englobe également la croyance que notre travail et notre environnement professionnel peuvent être modelés et transformés. Cette approche reconnaît l'interaction dynamique qui existe entre nous-mêmes et notre travail. En adoptant un double état d’esprit de développement, nous reconnaissons que nos emplois ne sont pas figés, mais qu'ils peuvent évoluer et s'adapter à nos besoins et à nos aspirations.
Une équipe de recherche vient de publier les résultats de deux études menées sur le sujet. Ils observent que le fait de favoriser un double état d’esprit de développement conduit à une augmentation significative des niveaux de bien-être psychologique au bout de six mois. Par contre, ils observent des effets beaucoup plus faibles chez les sujets chez qui ils ont favorisé uniquement un état d’esprit de développement personnel ou professionnel. Leur conclusion ? Considérer à la fois sa propre évolution ET la possibilité de changer son environnement peut aider les employées et les employés à trouver un meilleur ajustement et à développer plus de satisfaction.
De mon point de vue, je vois donc au moins trois avantages à favoriser un double état d’esprit de développement :
Augmenter les niveau de bien-être psychologique et de satisfaction. En considérant à la fois notre propre évolution et la possibilité de façonner notre travail, nous nous sentons plus investis et engagés dans nos rôles professionnels. Cette perspective laisse ainsi la porte ouverte à des opportunités d'apprentissage et de développement continu, ce qui nourrit un sentiment de réalisation et de satisfaction durable.
Favoriser l’autonomie, la résilience et l’épanouissement. Plutôt que de nous décourager ou de nous sentir impuissant, nous pouvons adopter une approche proactive en cherchant des solutions et en envisageant des modifications possibles dans notre environnement. Cette flexibilité mentale nous permet de rebondir plus rapidement et de surmonter les obstacles avec confiance. En reconnaissant notre capacité à façonner notre travail, nous nous positionnons en tant qu'acteurs et actrices de notre carrière.
Susciter la créativité et le sens de l’innovation. Sans se contenter de suivre les procédures établies, nous pouvons chercher activement des moyens d'améliorer notre travail et de le rendre plus aligné avec nos talents et aspirations. Cela favorise un environnement de travail dynamique où de nouvelles idées peuvent émerger, conduisant à des solutions novatrices et à une évolution constante.
Référence bibliographique :
Berg, J.M., Wrzesniewski, A., Grant, A.M., Kurkoski, J., & Welle, B. (2023). Getting unstuck: The effects of growth mindsets about the self and job on happiness at work. Journal of Applied Psychology, 108(1), 152–166. DOI: 10.1037/apl0001021
Once the mind has accepted a plausible explanation for something, it becomes a framework for all the information that is perceived after it. We’re drawn, subconsciously, to fit and contort all the subsequent knowledge we receive into our framework, whether it fits or not. Psychologists call this “cognitive rigidity”. The facts that built an original premise are gone, but the conclusion remains — the general feeling of our opinion floats over the collapsed foundation that established it. Information overload, “busyness,” speed, and emotion all exacerbate this phenomenon. They make it even harder to update our beliefs or remain open-minded.
– Ryan Holiday, extrait de l’ouvrage “Trust Me, I’m Lying: Confessions of a Media Manipulator”.
📝 Article • Encourage Plant-Based Diets with Choice Architecture, Not Bans or Marketing Stunts
Une manière parmi d’autres de réduire nos émissions de CO2 consiste à limiter – voire abandonner – notre consommation de viande en optant pour des alternatives végétariennes. Mais comment faire adhérer un maximum d’individus à cette nouvelle offre ? Par exemple, on pourrait inclure dans les menus toutes les alternatives végétariennes à côté des plats à base de viande. Ou encore configurer une option végétarienne par défaut sur les bornes de commande numérique (dans le cas des restaurants fast food). Un article intéressant pour observer en quoi l’architecture de choix (ou “nudging”) permettrait d’orienter nos décisions, dans le cas très concret du développement durable.
📝 Article • Do You Overprepare? Here Are 4 Ways to Curb This Perfectionist Tendency
Si le perfectionnisme peut s’avérer un atout au début de la carrière d'une femme, il peut devenir un obstacle lorsqu'elle refuse de prendre des risques ou de nouvelles responsabilités. Dans cet article (dont le contenu est inspiré de son dernier ouvrage), Ellen Connelly Taaffe – professeure à la Kellogg School of Management – propose plusieurs stratégies pour le surmonter. Elle conseille notamment de réfléchir à ses réalisations passées, de reformuler ses attentes, de planifier des actions et de demander de l'aide, ainsi que d'être réaliste et bienveillante envers soi-même.
🧑💻 Outil • Whimsical
Vous cherchez une application pour vous aider à concrétiser vos idées de manière créative et visuelle ? Whimsical regroupe plusieurs outils essentiels pour la conception visuelle, la planification et la communication d'idées : vous pouvez ainsi créer des wireframes interactifs, des diagrammes de flux, des cartes mentales, des organigrammes, etc. Son interface intuitive et conviviale permet de faciliter la création de vos projets sans nécessiter de compétences techniques particulières. Il s’agit, bien entendu, d’un outil collaboratif à partir duquel vous pouvez inviter des membres de votre équipe à travailler ensemble en temps réel, commenter et partager des idées. Personnellement, même si j’utilise et recommande encore Miro, je lui préfère Whimsical pour son interface plus légère, épurée et intuitive.
🎬 Le Labyrinthe de Pan • J’ai récemment redécouvert ce chef d’œuvre de Guillermo del Toro. Un grand classique de la fable fantastique qui comporte son lot de bizarrerie et de scènes un peu “trash”. Curieux mélange de brutalité et de douceur, je vous en recommande au moins une fois l’expérience.
🎬 The Son • Adapté par Florian Zeller de sa propre pièce de théâtre, “The Son” raconte l’histoire de Nicholas, 17 ans, de sa relation avec ses parents divorcés et du combat de son père pour essayer de le sortir de l’enfer de la dépression. Un film très émouvant et qui ne sombre pas (trop) dans le pathos.